3 expériences culinaires surprenantes!!

Cet article participe à l’événement inter-blogueurs « Voyager blogs » organisé par le blog Lecoindesvoyageurs.fr et dont voici la présentation pour cette deuxième édition : 3 expériences gastronomiques surprenantes en voyage.

Parce qu’ aller à la rencontre d’ un nouveau pays, d’une nouvelle culture c’est aussi accepter de dépasser ses a priori et ses réticences….et bien on se retrouve des fois dans des situations où il faut prendre sur soi et faire honneur au plat qu’on vous offre avec générosité….

La 1° expérience culinaire est avec des huitres de palétuviers
Essayez de vous projeter au Sénégal, au milieu de rien, plutôt si au milieu des bolong (bras de mer), dans un campement d’éco tourisme que je vous recommande vivement au passage “Keur Bamboug”.

source Google

Après 6h de taxi brousse, une chaleur à griller sur place, vous avez faim comme jamais (mais vraiment proche de l’hypoglycémie), vous ne pouvez manger qu’au “restaurant” du campement, aucun moyen de repartir de là, hormis en pirogue mais vous n’en avez pas dans votre sac à dos!!! et là le plat arrive. Vous êtes heureuse, parce qu’on mange très bien au Sénégal et que vous savez que vous allez vous régaler, sauf qu’on nous amène des huitres grillées….MAIS MOI J’AIME PAS LES HUITRES!!!!!! l’horreur . Ca fait 18 mois que je suis dans ce pays, des efforts d’adaptation et des remises en question on en fait tous les jours voir plusieurs fois par jour…mais à ce moment précis j’en peux plus de m’acclimater, je suis fatiguée, j’ai faim , j’en peux plus. Je demande à tout hasard s’ils ont pas un bol de riz, mais non y a que ça. Le gars se confond en excuse, moi aussi car le cuisine est un pilier de la culture sénégalaise , tu offenses ton hôte si tu ne manges pas son plat, et je sais que c’est pas tous les jours qu’on mange des huitres. Donc je me lance , les lèvres serrées, à reculons mais faut que je mange et je ne veux pas vexer mon hôte….et là , révélation, c’est délicieux,  un vrai bonheur. Tout ce que je déteste dans l’huître crue ( le goût de l’iode, la texture…)  à complètement disparu  une fois cuite…du coup on demande s’il en reste, le sourire radieux du gérant du campement fait plaisir, un pas est fait, il vient s’asseoir avec nous, on discute des heures comme il est si facile de le faire au Sénégal avec un inconnu….moment de convivialité, de complicité et de gastronomie mémorable.
Je n’ai pas de photos de ce plat je suis désolée, mais on a pas pensé à en prendre tellement on se régalait.

La 2° expérience c’est en Géorgie dans  le Caucase avec une saucisse:

Les conditions de vie ne sont pas extraordinaires. Je pars pour 5 semaines dans un orphelinat dans le Caucase pour faire des animations auprès des enfants. Ils parlent uniquement Géorgien, moi je ne connaissais même pas l’existence de cette langue, je ne suis pas du tout animatrice pour enfant, il n’y a pas d’eau courante, pas de sanitaire, pas de gaz ni d’électricité, et en plus on arrive en plein Carême orthodoxe…ce qui signifie pas de viande ni poisson pendant encore 15  jours… malgré tout ça je suis pleinement heureuse d’être avec eux. Le jour de la fin du Carême, une collègue géorgienne rentre dans notre dortoir avec 5 saucisses à la main…je sais qu’on peut remanger de la viande et je saute dessus avec tout de même beaucoup de retenue en voyant la chose!!. Bonne franchouillarde que je suis, je croque dedans à pleine dent pensant que c’était de la saucisse sèche..mais à ma grande déception ce n’est qu’un bâton de  raisins séchés au jus de grenade épaissi. C’est pas bon, mais vraiment c’est pas bon, je fais une grimace qui fait exploser de rire tout le monde, géorgien compris…j’avale ma bouchée mais garde cette saucisse pour le lendemain..oh la belle excuse!!
La photo ne vous parlera pas plus sur cette recette, mais sur ma tête peut être un plus!!!!

3 ° expérience est avec une tortue de mer :
 Je suis un peu mal à l’aise de vanter ce met, mais ce fut une telle découverte tant culinaire que réaliste!! Manger une espèce protégée est pour moi scandaleux, mais quand on nous explique pourquoi c’est devenu protégé…on la ramène pas!!!
Je suis dans un village de pécheur dans le Sine Saloum au Sénégal (une île plus précisement). C’est la fête de l’île, tout le monde est dans les ruelles avec des boubous de rêve.
source google
 Je rend visite à droite à gauche et on m’invite à l’intérieur d’une case que je ne connais pas, je m’assois comme on me “l’ordonne”!! . C’est la fête, tout le monde à le sourire, une ambiance de joie inhabituelle flotte…ils parlent en sérère, je comprends rien au sérère encore moins qu’au wolof. Mais rien qu’aux intonations, au débit de parole, aux expressions de visage, à la discrétion de certaines, j’ai vite compris que quelque chose se tramait. On ne m’a pas de suite expliqué, puis quelques temps plus tard, 2 énormes plats arrivent. Je ne sais pas ce qui avait dedans, on m’incite à manger, je n’hésite pas une seconde à me servir  car l’odeur du plat ne dit que du bon. C’est jour de fête donc beaucoup d’ingrédients, des heures de préparation miam miam!!. Au moment de ma 1° bouchée, on me dit ” ne le dit à personne, ce matin à la pêche on a remonté une tortue de mer…tu trouves ça bon?”. La copine qui m’accompagne à un mouvement  de recul et ne peux pas en manger, et moi je me régale….c’est doux, tendre, savoureux, comme de la très très bonne viande. J’en revenais pas. Je vois que je fais plaisir , et on m’explique que depuis que les chalutiers déciment les réserves de poisson au large, la pêche à la tortue de mer est interdite sur les côtes. La tortue est devenue une espèce protégée car trop se prenaient au piège dans les filets des chalutiers qui en remontent par milliers tous les jours. Sauf qu’avant l’arrivée de la pêche industrielle, une tortue vendue permettait à une famille de pécheur de vivre pendant 1 mois, et l’espèce était loin d’être menacée. Je sens de l’amertume dans les regards, malgré moi je représente également ces chalutiers avec ma couleur de peau.  Ma tête en dit long sur mes opinions vis à vis de cette surconsommation, et on me dit ” vas y toubab, ils vont pas en plus nous enlever le plaisir de manger”. Ce fut un gros moment de partage et de découverte . En 2 ans je n’ai pu en manger qu’une seule fois…c’est pour vous dire la rareté de ce plat, le respect des Sénégalais pour cette interdiction, et l’importance que ce plat représente pour moi d’y avoir été conviée.
Aujourd’hui le nouveau président du Sénégal a annulé les contrats avec les chalutiers pour redonner vie à la pêche et l’économie sénégalaise, ça va faire du bien au pays et aux pécheurs trop souvent obligés de migrer ailleurs car il n’ y a plus assez de poisson!!

12 réflexions sur “3 expériences culinaires surprenantes!!

  • 5 décembre 2012 à 12:17
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    Quelles belles expériences humaines et culinaires ! Merci beaucoup pour ta participation. J’adore :)

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  • 5 décembre 2012 à 12:29
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    Trop bien que tu ais participé !
    Au fait j’adore le nouveau thème ! A+

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  • 5 décembre 2012 à 15:24
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    merci les filles. contente que l’article et le blog vous plaisent!! bises

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  • 5 décembre 2012 à 16:14
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    De bien jolies histoires!
    Bravo, moi en voyage j’évite toute expérience alimentaire originale. Pas par manque de curiosité mais pour être sure de ne pas tomber malade !

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  • 5 décembre 2012 à 19:18
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    hello,
    ton article est vraiment très bien….on a l’impression d’y retourner pendant la lecture de ton article !! biz esté

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  • 5 décembre 2012 à 19:56
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    merci esté a ta décharge tu avais le pallu!!!en tout cas merci car tu étais présente aux 2 découvertes…toujours plein d’émotion que d’en reparler. bisous

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  • 5 décembre 2012 à 21:30
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    @happy_cooking : figure toi que je ne suis jamais tombée malade, même pas de tourista ni d’indigestion. Je croise les doigts pour que ça dure!!! merci pour ton message il m’a fait bien plaisir

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  • 6 décembre 2012 à 00:06
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    Hello,
    J’ai beaucoup aimé te lire, parce que c’est tout à fait le genre de choses que je serais incapable de faire… Je ne suis pas curieuse culinairement, et en dehors de quelques exception je ne suis pas très fan pour tenter des plats que je ne connais pas.
    Quant aux fruits de mer, pour moi c’est juste impossible… Bref, je n’ai rien d’une baroudeuse ;-)
    J’avais entendu de cette nouvelle politique du Sénégal pour protéger ses ressources et les pêcheurs locaux, et j’espère que cela inspirera d’autres pays à faire pareil.
    Bises <3

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  • 6 décembre 2012 à 10:15
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    je mange depuis toute petite des escargots, du lapin, des cuisses de grenouilles, des cous de canards, des cœurs,des foies….alors je me dis que je peux manger des trucs bizarres dans les autres pays. Après advienne ce qui pourra…tant que je sais que je peux pas en mourir y a pas de raison!! enfin là pour les huitres fallait que je mange !

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  • 6 décembre 2012 à 23:36
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    ben dis donc c’est vraiment 3 belles histoires de voyage, de rencontre tant culinaire qu’humaine, merci pour ce joli moment, bisous Julaï :*

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